jeudi 24 novembre 2016

Dernière cueillette : la bête est toujours fascinante


En l'espace d'un an, nous avons fait un saut de trois millésimes sur la Dernière cueillette de l'Arjolle. Probablement parce que cette cuvée ne peut être produite chaque année car elle réclame une matière première particulière : du Chardonnay très mûr, mais pas ramollo non plus. L'été frais et l'arrière-saison ensoleillée de 2014 semblaient être particulièrement propices pour celle-ci. Après dégustation, je vous le confirme : c'est le cas.

Comme je l'ai déjà écrit sur ce blog, cette cuvée fut l'une des premières que j'ai achetées à Vins étonnants il y a une douzaine d'années. C'était alors le millésime 2001. Ce vin m'avait tellement plu que j'en avais racheté une caisse entière (la toute dernière disponible, en bois à l'époque). C'était alors le premier essai du domaine, et on était dans le "barré total", baroque, tout fou. Depuis, le process est mieux maîtrisé. On a perdu un peu la folie des temps anciens. Il n'empêche : à chaque nouveau millésime dégusté, cette Dernière cueillette exerce sur moi une fascination dont je n'arrive à m'extraire, quand bien même la partie la plus rationnelle de mon être me souffle dans l'oreille que c'est vulgaire, too much, archi-boisé. Ben oui, mais des fois, ça fait du bien :-)

La robe, déjà, est impressionnante par son doré intense. On dirait du Sauternes.

Le nez envoie sévère : noisette grillée, café, lard fumé, crème brûlée à la vanille... 

La bouche est sphérique, pourvue d'une matière dense et riche, quasi-onctueuse. Le tout est équilibré . par une fraîcheur et une tension qui envoient aussi lourd que le nez. Cet ensemble bâti comme une Maybach trace aussi vite que celle-ci car il y a un sacré moteur sous le capot.

La finale très savoureuse enfonce le clou, tout en étant d'un équilibre impressionnant. On y retrouve les arômes perçus au nez : fruits secs grillés, lard fumé, vanille, mais aussi caramel au beurre, épices...

Si ce vin est accompagné  d'un plat à la hauteur – ris de veau caramélisés,  homard au xeres... – cela peut donner un moment gastronomique exceptionnel (pour un prix qui ne l'est pas : 13.95 €).



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